Dans l'élaboration de mon dictionnaire de la faune et de la flore que l'on peut contempler lorsque que l'on plonge en Bretagne, je vais m'arrêter aujourd'hui à la lettre G ; G comme Gorgone (et non pas gorgogne comme on l'entend assez souvent).
Gorgone verruqueuse (et tourteau), île de Houat, Bretagne Sud
Il y a de nombreuses espèces de gorgone. La plus fréquente Bretagne (Atlantique Nord et Manche) est la gorgone verruqueuse. Certe le nom n'est pas très excitant mais il illustre assez bien l'aspect de cet arbuste : des ramifications en branche pleines de petites excroissances qui ressemblent à des verrues.
Malgrè son aspect végétal, le terme d'arbuste que j'ai utilisé plus haut est, d'un point de vue biologique, tout à fait faux. Les gorgones sont en effet les cousines des alcyons. Ce sont des anthozoaires ou animal-fleur, des filtreurs passifs.
Rappel : L'eau déplace naturellement une grande quantité d'organismes. D'autres organismes, plus gros, ont décidé, pour économiser leur énergie, de s'arrimer. Ils se nourrissent en filtrant l'eau.
Comme l'alcyon, la gorgone appartient à la famille des octocoralliaires. Ce sont des coraux mous, des colonies de polypes qui se nourrissent en filtrant l'eau ; Chacun possèdant, pour cela, huit tentacules.
Comme je l'ai dit précédemment, les gorgones sont des colonies de polypes qui se déploient (quand il s'agit de se nourrir) et se rétractent (rapidement, quans on essaye de les toucher ou qu'on approche trop bruyamment ;-).
Les polypes sont logés dans les verrues (celles citées précédemment et qui donnent leur nom à l'espèce).
Par contre, contrairement aux alcyons, les polypes des gorgones sont plus petites, moins visibles. Cela renforce l'aspect squelettique des ramifications.
Gorgone verruqueuse blanche et alcyons rouges, Perros-Guirec, Bretagne Nord
Les gorgones verruqueuses sont de couleur rose-saumon, jaune / orange pâle ou (plus rarement) blanche. Il est intéressant de remarquer que les gorgones verruqueuses se ramifient sur un seul plan (comme un éventail).
On les trouve assez souvent sur des tombants, perpendiculaires aux roches. De cette façon, les branches se trouvent en plein courant ; Là où l'eau est sans cesse renouvelée, la nourriture plus abondante donc et la filtration de l'eau, par les polypes, plus facile.
Les gorgones ont une croissance très lente. Environ 1 cm par an. On imagine donc assez facilement depuis combien de temps est présente une gorgone de 15, 20 ou 25 cm (ce qui n'est pas rare).
Il faut donc être très prudent. Prudent avec ses palmes, pour ne pas les briser malencontreusement. Prudent avec ses mains. Mieux vaut donc ne pas les toucher (contrairement à ce que j'ai dit plus haut) pour ne pas en briser une branche.
Pour en finir avec cette première approche des gorgones, je finirai avec quelques mots sur la Tritonia. Il s'agit en fait d'un des prédateurs des gorgones, un prédateur qui se nourrit des polypes. Il est assez difficile de voir une tritonia. Par contre, il est plus facile de repérer ses pontes. Celles-ci forment des filaments blancs, spiralés autours des branches.
En conclusion, voici un site pour ceux qui souhaitent aller plus loin dans la connaissance des gorgones verruqueuses.