Dans la peu « sexy » famille des holoturies, j'ai déjà évoqué la dure vie du concombre de mer (en photo ici).
Aujourd'hui, je vais m'attarder sur son tout aussi charmant cousin : le cornichon de mer.
Le panache ramifié d'un cornichon de mer
À ce nom pseudo-officiel de « cornichon » (dont je ne connais d'ailleurs pas l'origine), on préfèrera celui de lèche-doigts, plus populaire et plus explicite par rapport à la suite de l'article.
En effet, le corps du lèche-doigts reste un mystère (pour moi en tout cas) puisque celui-ci vit bien à l'abri, au fond des fentes de roche. Avec l'habitude, on devine sa présence grâce à ses doigts (justement) qui, seuls, dépassent du dessous de la roche.
En fait de doigts, ce sont plutôt les branches d'un panache ramifié ; Un peu à l'image des vers tubicoles, même si le lèche-doigts n'est pas un ver et qu'il s'agit de deux animaux tout à fait différents, appartenant à deux familles distinctes.
Cependant, dans les deux cas, le panache est la seule chose que l'on voit vraiment de l'animal en plongée. Et, pour les deux animaux, il sert à se nourrir.
Dans le cas du lèche-doigts, les particules en suspension dans l'eau viennent se coller aux branches du panache.
Puis, une à une, lentement (c'est pour ça qu'il faut prendre le temps de l'observer en plongée), le lèche-doigts ramène les différentes branches vers sa bouche pour en lécher la nourriture ainsi pêchée.
D'où son nom :)
C'est cela que j'ai essayé d'immortaliser sur cette deuxième photo où l'on arrive à distinguer, au centre de l'image, une branche repliée.
Un cornichon de mer qui se lèche un doigt
Enfin, comme les vers (mais plus lentement qu'eux toutefois) le cornichon peut rentrer son panache.
Pour s'en rendre compte, on peut s'amuser (toujours avec modération et précaution bien entendu) à le toucher. On voit alors le panache se rétracter, disparaître complètement et le cornichon se fermer sur lui-même laissant la place... à un grand vide.